Les allergies printanières : aide de la naturopathie
Le printemps est pour tous la saison du renouveau, du réveil de la nature qui fait comme un écho sur l’être humain : les visages s’éclairent, sourient, on se sent tout “ragaillardis”, pleins de forces créatrices… Mais pour un certain nombre de personnes, printemps veut dire aussi “le nez qui coule, les yeux qui piquent, les éternuements à répétition” et autres troubles plus ou moins invalidants. ;“C’est la faute aux pollens” – dirons nous ; pourtant, la nature est elle vraiment en cause ? Elle se renouvelle, elle fait son travail ! Ce sont plutôt nos réactions à ces fameux pollens qui sont devenues inadéquates.
Ce problème est loin d’être négligeable et prend de l’ampleur chaque année ; en France, on compte 30% d’“allergiques” (toutes allergies confondues) et ce chiffre ne cesse d’augmenter.
L’allergie, qu’est ce que c’est ?
C’est une réaction anormale, exacerbée du système immunitaire ; l’allergique est une personne qui réagit trop fort et se défend avec énergie contre un ennemi qui n’en est pas un. Voyant passer un pollen parfaitement inoffensif pour le commun des mortels, le système immunitaire de l’allergique l’identifie comme dangereux, mobilise tous ses corps d’armée (lymphocytes, macrophages et mastocytes libérant l’histamine…) pour le pourchasser et le neutraliser ; la situation inflammatoire ainsi créée se traduit par de vives manifestations (oedèmes, catarrhes, migraines, picotements…) que l’on appelle “rhume des foins”.
Comment s’explique l’augmentation de cette “pathologie” ?
C’est d’abord l’état d’“acidose” chronique caractérisant le “terrain” allergique de plus en plus fréquent aujourd’hui qui provoque une situation pré-inflammatoire propice aux allergies. Son origine est à la fois exogène : l’alimentation (produits pollués ou trop raffinés qui, mal métabolisés, génèrent de nombreux déchets acides), l’air que l’on respire, les médicaments…, et endogène (situations de stress permanent avec libération d’hormones et neuromédiateurs à éliminer). Le foie est sur-sollicité et ne peut plus assurer correctement son rôle de désintoxication.
La déficience de la muqueuse intestinale vient renforcer ce phénomène : agressée par des molécules non ou insuffisamment transformées, toxiques…, elle se laisse traverser par ces molécules, c’est l’hyperméabilité intestinale.
La fragilité immunitaire due en partie aux carences en acides gras polyinsaturés (oméga 3 générateurs des prostaglandines dont le rôle est de réguler l’inflammation) est aussi caractéristique de ce terrain.
Loin d’être négligeable, le rôle de la pollution doit être souligné. En effet, les pollens se chargent dans l’atmosphère de particules comme le silicium, l’aluminium, le potassium… qui potentialisent leur pouvoir allergisant.
Enfin, l’usage abusif des vaccinations (trop tôt, trop mélangées, parfois injustifiées…) est mis en cause par de nombreux thérapeutes dans cette perte de savoir-faire immunitaire.
Que faire pour rééquilibrer un terrain allergique ?
Agir sur l’axe foie-intestin
Supprimer de son alimentation ou réduire de façon importante les produits laitiers (le lactose, les peptides du lait souvent mal transformés) et tous les produits raffinés (sucres, farines…) acidifiant le terrain.
Drainer le foie (radis noir, pissenlit, artichaut, romarin…) et si besoin les autres émonctoires (bouleau, cassis, reine des prés, frêne…).
Régénérer la muqueuse intestinale : pour cela restaurer la flore intestinale par une alimentation végétale prédominante et par des probiotiques : germes vivants (lactobacillus, bifidobactérium) qui “réensemencent” cette flore de façon bénéfique. Les probiotiques sont présents en grande quantité dans les produits lactofermentés mais il est parfois nécessaire de les ajouter en suppléments alimentaires.
Désacidifier le terrain
Privilégier les aliments alcalinisants : tous les légumes (sauf asperges, épinards, tomates), bananes, châtaignes, amandes, fruits secs et fruits mûrs (sauf les agrumes).
Supprimer les aliments générant des déchets acides comme thé, café, charcuteries et tous les aliments raffinés ; diminuer fortement la viande rouge.
Prévenir ou agir sur l’état inflammatoire et la fragilité immunitaire
• Apport d’oméga 3
Pour cela, utiliser des huiles végétales de première pression à froid et non raffinées (colza, noix).
Consommer des poissons gras des mers froides (sardines, harengs, saumons sauvages, maquereaux…)
Utiliser des graines de lin (préalablement trempées ou très fraîchement moulues)
• Apport de flavonoïdes , ces pigments donnant leur couleur aux végétaux
Parmi eux, la quercétine qui stabilise les membranes des mastocytes (libérant l’histamine) et joue favorablement sur le métabolisme des prostaglandines; elle est présente dans : oignons, ciboulette, salade verte, chou, poireau, pomme, ail, huile d’olive, myrtille, cassis, ginkgo, chardon marie…
• Apport en phytostérols qui empêchent eux aussi la libération d’histamine et sont présents dans : pomme, amandes, graines de sésame, certaines huiles (olive, germe de blé, tournesol), graines de lin, certaines céréales (sarrasin, maïs, riz complet), des épices (clou de girofle, origan, thym…)
• Apport en vitamine C naturelle (rôle anti-inflammatoire démontré sur les allergies), en zinc (carences fréquentes chez les allergiques)
L’ortie, le plantain améliorent les rhinites allergiques, les antioxydants (vitamines A, C et E, sélénium), le magnésium atténuent les effets de l’inflammation.
Tout cela sera efficacement complété par une bonne gestion du “stress” avec la technique de son choix (yoga, relaxation, sophrologie, massages….) car celui-ci est très souvent impliqué dans les manifestations allergiques.
Ainsi, ces quelques précautions devraient permettre à chacun de bénéficier pleinement de cette énergie printanière pour créer, s’élancer dans de nouveaux projets et mettre en route toutes ses potentialités.
Article d’Odette Bissardon, publié dans la revue « Trait d’Union » d’avril 2016. Cette revue est le journal semestriel de l’association IFYLCE à laquelle plusieurs professeurs de la salle sont rattachés.